•  

    L'âge du sevrage au lait chez l'humain
    Par Véronique Darmangeat, consultante en lactation www.allaiteraparis.fr

     


    Les réponses génétiques

    Cette question est présente dès que l’on aborde le domaine de l’allaitement maternel.
    Chaque nouvelle maman est l’objet de recommandations diverses et variées sur l’âge auquel elle « doit » sevrer son enfant…sans jamais tenir compte du choix de l’enfant.
    En effet, si l’on laisse à l’enfant la liberté de téter aussi longtemps qu’il le souhaite, il se sèvre de lui-même au moment où il y est prêt.

    Laissons donc de côté ces considérations culturelles pour se pencher sur la question suivante :
    existe-t-il un âge « naturel » du sevrage chez le bébé humain ?

    Katherine A. Dettwyler (1), professeur d'anthropologie à l'Université du Texas s’est penchée sur la question.
    Elle a regroupé les recherches s’intéressant aux comportements de sevrage chez nos cousins primates anthropoïdes (gorilles, orangs-outangs, gibbons, chimpanzés, bonobos) et a proposé différents facteurs de comparaisons.

    Tout d’abord, des facteurs liés à la génétique : la durée de gestation dépend uniquement du patrimoine génétique de chaque espèce.
    Si l’on fait un rapport entre la durée de gestation et l’âge du sevrage chez les grands singes nos cousins, et que nous appliquons ce ratio à l’homme, le sevrage interviendrait chez l’homme au bout de 4,6 années.
    L’apparition des molaires définitives ne dépend elle aussi que de notre patrimoine génétique or c’est l’âge auquel certains primates sèvrent leur petit.
    Si l’homme faisait de même, il sèvrerait alors son enfant entre 5,5 et 6 ans.

    En comparaison avec les autres primates

    Il existe également d’autres points de comparaison. Mais ceux-ci ne dépendent plus uniquement de la génétique.
    Les primates sèvrent en général leur petit quand celui-ci a quadruplé son poids de naissance.
    Le petit humain serait alors sevré entre 2,5 et plus de 3 ans mais cette donnée est variable d’une population à l’autre.
    Si l’on considère que l’âge du sevrage intervient quand le petit a atteint le tiers du poids de l’adulte, le sevrage interviendrait entre 4 et 7 ans.
    Mais là aussi il existe de grandes disparités selon les régions du monde.

    On observe donc que l’âge « naturel » du sevrage serait compris entre 2,5 et 7 ans.
    Cependant, si l’on ne prend en compte que les facteurs dépendant uniquement de la génétique, on aboutit à un âge de sevrage compris entre 4 ans et demi et 6 ans.

    L'influence culturelle

    Chez l’homme, de nombreuses données culturelles influent sur l’âge du sevrage : région du monde, sexe de l’enfant, nourriture donnée à l’enfant, mode de couchage, proximité de la mère et de l’enfant, allaitement à heures fixes, croyances diverses, …
    Même lorsque la mère décide d’allaiter jusqu’à ce que l’enfant décide de se sevrer lui-même, de nombreux facteurs influent sur ce sevrage : pression de l’entourage, présence de la mère, personnalité de l’enfant, organisation de la famille, …
    On ne peut donc pas recommander un âge de sevrage idéal.

    Cependant, on retire des études précédentes que quiconque prétendrait se fonder sur des données physiologiques pour recommander un sevrage avant l’âge de deux ans et demi ne serait pas crédible.
    D’ailleurs l’OMS (2) recommande un allaitement jusqu’à l’âge de deux ans au moins et au-delà pour tous les enfants du monde.

    Les choix de la mère et de l’enfant sont donc les seuls facteurs valables de détermination de l’âge du sevrage chez l’homme.


    (1)   K.A. Dettwyler, A time to wean : The hominid blueprint for the natural age of weaning in modern human populations, in Breastfeeding. Biocultural perspectives. Ed. Aldine de Gruyer, 1995.

    (2) OMS, la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant, Cinquante-Quatrième Assemblée mondiale de la Santé, 18 mai 2001.


     


    Article complémentaire : http://www.info-allaitement.org/sevrage-chez-les-singes.html


    votre commentaire
  •  Les pics de croissance

     

    Cela se traduit par un bébé qui se met à téter bien plus souvent que d’habitude (toutes les heures par exemple), et qui ne semble pas satisfait.
    Il aura besoin de téter plus pendant 24 à 48 heures (maximum 3 jours).

    Mémo :

     Jours  Semaines  Mois  Années
     3  3  3  3
     6  6 (~1mois1/2)  6  6
     9  9  9  9
     12  12 (~3mois)  12 (1an)  12


    Comme les tétées sont très rapprochées, les seins de la maman sont vidés en permanence, et paraissent très flasques.

    Une sensation étrange de ne plus avoir de lait et que son bébé tète ainsi parce qu’il a trop faim.
    La maman se persuade facilement qu'elle ne produit plus assez de lait.

    Ce qui est faux.

    La meilleure des solutions est de mettre bébé +++ au sein.

    Plus les seins sont "vidés" bien et souvent, plus ils produiront.
    Il faut simplement suivre le bébé, donner le sein sans restriction pendant 2-3 jours, quitte à rester couchée la poitrine à l'air avec bébé contre soi la majeure partie de la journée, et bien se reposer.
    En 2-3 jours, en mettant son bébé très souvent au sein, et en donnant les 2 seins au moins une fois chacun à chaque tétée.

    Boire à sa soif, manger à sa faim.
    Bébé ralentira le rythme quand la production se sera adaptée.
    Et c'est reparti pour un tour.

    Si dans ce processus, la maman introduit autre chose (au hasard, un biberon de complément) ou qu'elle impose elle-même le rythme des tétées, à la place de son bébé, elle perturbera le système, et aura des baisses de lait par rapport aux besoins de son bébé !
    Le pic de croissance s’allongera dans le temps.

    Si vous travaillez.
    Votre bébé a du mal à vous quitter ces jours là, il a besoin d’être beaucoup porté par la personne qui le garde.
    De longues promenades peuvent être une solution mais ce n’est pas toujours possible, surtout si votre bébé est gardé en crèche.
    N’hésitez pas à expliquer ce qui se passe à la personne qui s’occupe de votre bébé, en lui précisant que c’est passager.
    Quand vous retrouvez votre bébé, il veut téter en continu.
    Comme c’est très passager, là encore, laissez-vous faire.
    Il est beaucoup plus simple d’accepter et d’attendre que ça passe, plutôt que de s’épuiser à essayer de poser un bébé qui refuse.

    Pendant longtemps, on a expliqué ces épisodes par un besoin accru de lait du bébé.
    Ces tétées fréquentes auraient contribué à augmenter la production de lait.
    On sait aujourd’hui que la quantité de lait bue par le bébé est la même entre un mois et six mois et qu’elle n’augmente pas spécialement à la suite de ces épisodes.
    L’hypothèse qui semble la plus probable, c’est que le bébé régresse avant une grande acquisition.
    Les enfants plus grands le font souvent avant de commencer à marcher ou à parler par exemple.
    Chez un bébé, ces grandes acquisitions sont moins visibles mais le cerveau du bébé a une activité intense !

    Ces tétées non-stop seraient donc une prise d’élan vers un gros progrès
    .


    votre commentaire
  • Courbes de croissance OMS (bébés allaités)

    Les courbes de croissance du carnet de santé ont été réalisées dans les années 1960 en France par des chercheurs.

    A cette époque la norme était de nourrir les bébés au lait artificiel.

    Les courbes de croissances des bébés allaités sont différentes.

    La pente est plus rapide au début mais la cassure se fait plus tôt que pour les bébés nourris au biberon.

    En 2006, l’ OMS publie des courbes de croissance en prenant comme norme les bébés nourris au sein.

    L’étude s’est déroulée au début des années 2000 et a porté sur des bébés du monde entier.

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • affiche : signe de faim

     

     

    1er signe :

    -s'étire
    -ouvre la bouche
    -tourne la tête
    -recherche/fouissement

    Signes intermédiaires :

    -s'étire
    -bouge plus
    -porte les mains à sa bouche

    Signes tardifs :

    -pleure
    -s'agite beaucoup
    -le teint vire rouge






    Pour calmer un bébé qui pleure :

    -le bercer
    -le mettre en peau à peau
    -lui parler
    -le caresser


    votre commentaire
  • Les 10 règles d’or pour réussir la première mise au sein

    - le sécher puis le poser nu sur sa mère, peau contre peau, suffisamment couvert pour qu’il n’ait pas froid, la bouche à proximité d'un sein.

    - respecter le signal odorant de l’aréole, en évitant de nettoyer les seins et de répandre des odeurs fortes dans l’environnement.

    - éviter tout ce qui risque de déclencher ses pleurs, en particulier être dérangé quand il est sur sa mère.

    - ne pas le tenir serré ni essayer de lui ouvrir la bouche, bref, le laisser libre ; s’il se sent “ coincé ”, bébé a des réflexes de défense très puissants : il ferme la bouche, remonte la langue vers le palais, serre les mâchoires…et peut faire très mal s’il arrive à prendre le sein….

    - lui laisser suffisamment de temps.

    - ne pas l’aider à s’approcher du sein avant les signes d’une recherche active (langue mobile, salivation, ouverture de la bouche).

    - l’aider le moins possible, éventuellement juste en stimulant doucement ses lèvres et ses joues pour qu’il se mette plus facilement en bonne position.

    - reporter tous les soins qui peuvent attendre (pesée, mensurations, soins de cordon, toilette ou collyre) après la première tétée, y compris les gestes médicaux s’ils ne sont pas indispensables.

    - lorsqu'il a réussi à téter, ne pas limiter la durée, le laisser faire, jusqu'à ce qu'il s'endorme ou lâche le sein tout seul.

    - se faire mutuellement confiance.

     

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique